Le WAP

Wireless Application Protocol

Définition :

Commençons d'abord par donner une définition simple de ce protocole.
Le WAP, Wireless Application Protocol, ou en français, le protocole d'application sans fil, est une nouvelle technologie standard qui permet d'adapter les formats d'Internet aux contraintes des téléphones portables tels que :
- débit
- taille de l'écran, noir/blanc
- possibilités limitées de saisie
- vitesse de connexion relativement lente
- peu de mémoire à disposition
- logiciels simples
 
 

A quoi sert ce protocole?

Ce protocole permet grâce au langage Wireless Mark-up Langage (WML) d'accéder à l'information et à des services non plus à l'aide d'un PC mais avec un téléphone mobile ou un ordinateur de poche. Les spécifications Wap, aujourd'hui en version 1.1, décrivent seulement la manière dont un mobile doit communiquer avec un serveur Web. Il peut être intégré à n'importe quel système d'exploitation parmi PalmOS, EPOC, WindowsCE, FLEXOS, OS/9, JavaOS, etc...
 
 

La naissance du wap:

Depuis une dizaine d'années, l'Internet a connu un essort incroyable. Aujourd'hui, on recense plus d'un milliard de pages web, mais jusqu'à présent, la majorité des internautes se connectaient depuis un poste fixe via une ligne téléphonique de type RTC ou RNIS. Cette technique bien que performante, a pour contrainte de ne pas être mobile (on ne peut se connecter que de chez soi).

C'est face à ce besoin de mobilité et grâce au développement parallèle des téléphones portables, que se sont développés des ordinateurs de poches comme le Palm Pilot ou encore le Psion.
 

Ces ordinateurs de poches exploitent les capacités de communication des téléphones portables (qui sont analogues à celles d'un téléphone fixe) pour permettre l'envoi d'e-mail, mais pas la navigation sur Internet. On relie à l'aide d'un câble le téléphone portable à l'ordinateur de poche (le modem est alors soit integré au pc de poche soit au téléphone portable). Ce mode d'accès était de plus limité à un taux de transfert de 9,6 Kbps. Cette solution d'accès mobile au service e-mail s'est developpé, bien qu'elle soit trés honéreuse et encombrante.
 

 

C'est alors qu'est née l'idée d'intégrer l'accès et la navigation sur Internet depuis un simple téléphone portable. Le WAP est donc le protocole permettant de faire converser le monde du GSM (Global System Mobile) et le monde de l'Internet. Il a été développé au sein du forum WAP, fondée en décembre 1997, par Nokia, Motorola, Ericsson, et Unwired Planet (aujourd'hui appelé Phone.com). Six mois après sa création, le forum WAP comptait déja plus de soixante sociétés dont France Telecom.

Ce protocole de communication permet donc d'accorder le monde de l'Internet à celui du téléphone mobile.
 
 

Le protocole :

* Pile protocolaire :

Le modèle WAP est construit comme le modèle OSI, en cinq couches :





WAE : Wireless Application Environment
WSP : Wireless Session Protocol
WTP : Wireless Transport Protocol
WTLS : Wireless Transport Layer Security
WDP : Wireless Datagram Protocol
UDP : User Datagram Protocol
 
 
 
 

* Les couches une à une :

WAE :C'est la première couche du modèle Wap. Elle fournit un environnement qui autorise l'utilisation de plusieurs applications sur des terminaux sans fil. Elle comprend plusieurs composants :
- un modèle d'adressage (ou de référencement), qui définit une syntaxe appropriée pour accéder aux divers types de ressources stockées sur les serveurs. Wap utilise un modèle similaire à celui utilisé par internet, les URLs (Uniform Resource Locators) qui idenfient de manière unique une ressource sur une machine serveur donnée. En plus des URLs, Wap utilise les URIs (Uniform Resource identifiers) pour s'adresser à des ressources non accédées par un protocole défini.
- le WML (Wireless Mark-up Langage), qui est pour le Wap ce qu'est l'HTML à l'internet. Les principales caractéristiques du WML sont l'utilisation de variables, des fonctions de formattage de texte, le support des images, le contrôle de la navigation, la gestion de l'historique des pages visitées, le support de divers types d'intéraction utilisateur (liste de sélection, champ de saisie...).
- le WMLScript, qui est un langage se rapprochant du JavaScript. Il permet d'augmenter les fonctionnalités des services écrits en WML.On peut utiliser WMLScript pour valider des données saisies par l'utilisateur, tout comme on pourrait le faire avec JavaScript sur une page HTML.
 
 

WSP :C'est la deuxième couche du modèle Wap. Elle fournit à la couche applicative une interface pour deux types de service Session. Le premier opère en mode connecté au-dessus de la couche Transport (WTP) et offre des services de session, de pull, de push avec ou sans acquittement. Le second est un service en mode non connecté qui opère de manière sécurisée ou non, au-dessus de la couche Datagram (WDP), et fournit des services de pull et de push sans acquittement.
 
 

WTP :C'est la troisième couche du modèle Wap. Elle propose des services de fiabilisation de transaction, qui se décomposent en trois classes:
- classe de niveau 0, invocation non fiabilisé sans message de résultat
- classe de niveau 1, invocation fiabilisé sans message de résultat
- classe de niveau 2, invocation fiabilisé avec message de résultat.
Elle propose également des services de :
- confirmation optionnelle de chaque message reçu
- transactions asynchrones
- concaténation des PDU et acquittement différé pour réduire le nombre de message échangé.
 
 

WTLS :C'est la quatrième couche du modèle Wap. Il est basé sur les standards industriels de sécurité. Il assure les caractistiques suivantes :
- l'intégrité : il vérifie que les données échangées entre un terminal mobile et un serveur applicatif n'ont pas été modifiées
- le secret : il s'assure que les données échangées entre un terminal mobile et un serveur applicatif sont privées (codées) et ne peuvent pas être interprétées (décodées)
si elles sont interceptées
- l'authentification : il établit une authentification d'un terminal mobile ou d'une application
- la protection : il détecte et rejette les données qui ont déjà été envoyées ou qui n'ont pas été authentifiées.

Les applications Wap sont capables de selectionner si besoin les différents services offerts par la couche WTLS en fonction du niveau de sécurité visée et des caractéristiques du réseau pysique de transport.
 
 

WDP :Elle se situe dans la cinquième couche du modèle Wap. C'est le protocole de transport de l'information. Il assure l'indépendence des autres couches du modèle Wap vis à vis des divers types de réseaux mobiles existants tels que GSM Data, GPRS, UMTS, ...
 
 
 
 

L'architecture du Wireless Application Protocol:
 
 

L'architecture du WAP est basée sur un modèle à 3 composants:

· Un serveur de contenu.
· Un proxy WAP.
· Un client léger WAP.
 
 
 

Le serveur de contenu:

Il utilise les techniques classiques d'Internet (HTML, HTTP, TCP/IP), la partie diffusion de contenu peut-être similaire à n'importe quelles solutions web statiques ou dynamiques via CGI et Consorts, à la différence prêt que les informations doivent circuler dans des documents WML (Wireless Mackup Language) et non plus HTML. Dans ce cas on peut utiliser des filtres HTML ver WML, qui ont pour but de convertir les formats de transmission d'informations (cela éviterait devoir élaborer des pages web au format WML qui seraient uniquement destinées au téléphones WAP).
 
 

Un proxy WAP:

De manière trés simple, il assume la fonctionnalité de conversion de protocoles. Il assure la connexion entre le monde web et le monde mobile.
Cette conversion est basé sur l'utilisation d'une passerelle protocolaire (Gateway Protocol) qui transforme dans un sens ou dans l'autre la pile web, et d'un codeur/décodeur de contenu qui compacte/décompacte le contenu afin d'optimiser le code échangé et donc la bande passante.
 
 

Un client léger WAP:

De type micro-navigateur, il est embarqué dans un terminal mobile, capable s'afficher le code WML et de capter les interactions de l'utilisateur. Des systèmes de sécurité assurent l'intégrité et la confidentialité des données échangées, ainsi que l'authentification des deux parties.
 
 

L'architecture WAP :



Le protocole WAP cache la complexité des réseaux GSM au niveau de sa couche applicative, tout comme le fait le web avec ses multiples applications en rapport avec sa multitudes d'infrastructures réseaux possibles. Que ce soit du SMS (Short Message System), des données GSM à 9600 bps, du HSCSD, GPRS ou UMTS (voir tableau page suivante) , tout cela est transparent du point de vue de l'utilisateur. Cet aspect est cependant réellement crucial puisqu'il garantit la compatibilité du WAP avec les technologies de téléphonie mobile en cours de développement ou à venir.
 
 

Les différentes technologies de communication pour les téléphones mobile :



Quels mobiles?

Examinons maintenant différents téléphones portables déjà sur le marché.

La première offre WAP est le 7110 de Nokia. Il est vendu environ 1500 FF, soit 229 euros, si vous souscrivez d'un abonnement d'un an au réseau Itinéris. C'est pour l'instant, le seul portable qui permet d'accéder au portail pour téléphones mobiles de France télécom. Sans abonnement, le portable 7110 coûte près de 2500 FF, soit 381 euros.

MAIS :

* Tous les téléphones portables peuvent recevoir des fils d'actualité. Ils sont envoyés par les opérateurs sous la forme de courts messages textuels. Seul problème, si le mobile est éteint, le message ne peut lui parvenir.

* Seuls certains Alcatel permettent d'accéder au service e.media de SFR. Il s'agit d'un service fondé sur un protocole de communication appelé HDML. Même s'il est proche du WAP, il est spécifique aux appareils Alcatel.

* Certains téléphones récents sont compatibles avec la technologie SimToolkit. Grâce à elle, les opérateurs peuvent installer à distance, sur votre téléphone, des petits logiciels qui étendent ses fonctions et rendent la consultation d'un portail plus agréable.

* Le R320, d'Ericsson, est l'un des téléphones compatibles avec les portails au format WAP. Il devrait être disponible dans les prochains mois. D'ici là, le seul appareil gérant le WAP est le 7110 de Nokia, commercialisé depuis début décembre en France.

* Le TimePort P1088, de Motorola, devrait être l'un des premiers à accéder aux pages Web d'Internet en plus des services WAP. Il est actuellement au stade de prototype. Il devrait être disponible avant la fin de l'année.
 
 

L'avenir du WAP :

Les spécifications WAP d'aujourd'hui, en version 1.1, proposent des services assez limités. On peut consulter l'horoscope, la météo, définir son itinéraire routier, recevoir ses e-mail et bien sûr accéder aux pages web ayant été enregistré au format WML. Cependant le débit d'échange information sur les portables WAP est toujours de 9,6 Kbps.

Dans la logique des choses, les services WAP sont se multiplier. On peut déjà imaginer la mise en place d'opération de marketing ciblé, ainsi, grâce au système de localisation, on pourra signaler à un waponaute qui passe devant une boutique qu'il y aura une promotion s'il y rentre. Les applications possibles sont donc sans fin. Le 13 mars 2000, Webraska et Schlumberger (deux géants de la télécommunication) ont annoncé leur alliance afin de développer dans certaines municipalités la recherche automatique de place de parking libre pour les utilisateurs de WAP.

Evidemment, l'accès à Internet grâce au mobile ne se développera que si les taux de transmission s'améliorent de façon importante. D'ici à la fin de l'année, ce taux devrait passer de 9,6 à 14,4 Kbps. Mais la véritable révolution au niveau des taux de transfert s'effectuera lorsque l'on passera d'un système à commutation de circuit (actuellement) à un système de commutation de paquets avec la technologie GPRS(General Packet Radio Service) qui entraînerait des débit allant jusqu'à 112 Kbps. Cette technologie est annoncée pour être mise en œuvre à la fin de l'année 2002.

Une autre technologie de transmission de donnée, également à commutation de paquet pourrait être mise en œuvre : c'est l' UMTS (Universal Mobile Télécommunication System) qui permettrait d'atteindre des débit de 2 Mbps. L'UMTS ,qui ne sera pas disponible avant deux ans, met en jeux de lourd investissement financier puisqu'il nécessite le changement total de l'infrastructure réseaux. Cependant cette technologie permettrait de faire entrer la téléphonie mobile dans le multimédia : images animées, intéractivité en temps réel, son stéréo...
 
 

Conclusion:
 
 

Les avantages :

Les téléphones mobiles intégrants la technologie WAP permettent tout d'abord d'accéder à des services interactifs tels que la consultation de la météo, de l'évolution des embouteillages dans les grandes villes, de consulter son compte en banque, etc. ...

Mais ils permettent également de consulter des pages WML. On peut donc, n'importe où, profiter de l'immense regroupement de connaissance se trouvant sur le Web. De plus, avec l'évolution du GSM vers le GPRS, et donc l'évolution des taux d'accès sur le réseaux (le GPRS étant annoncé comme offrant un débit de communication dix fois supérieures à celui du GSM actuel), le protocole WAP permettra d'offrir à ces clients des services d'une grande interactivité (en utilisant par exemple le système de localisation du porteur du téléphone en temps réel).
 
 

Les inconvénients :

Malgré tous les efforts développés pour établir une compatibilité entre les sites Web et l'affichage sur téléphone mobile, la surface de l'écran de ces téléphones ne dépassera pas quelques lignes. De plus, avec les taux de transfert actuel (9,6 Kbps), l'affichage d'image reste possible mais guère performante. En effet, dernièrement, la firme Nokia a fait une campagne de publicité où l'on voyait s'afficher la photo du dernier-né de la famille sur l'écran du Nokia Communicator 9110. Nous avons effectué ce test sur ce portable avec l'accord de Nokia et il a fallut tout de même 20 minutes de communication pour afficher l'image.
 
 

En conclusion :

Pour le moment, cette technologie représente un investissement lourd (en effet il faut absolument changer son ancien mobile), face au peu de service Internet que cela procure. Principale barrière actuelle à ce projet : les débits de transfert d'information du GSM.
De plus, l'écran est très petit et les images peinent à s'afficher, sans compter l'absence de souris ou de stylet pour se déplacer.
Alors, tout cela n'est-il pas pur gadget. Aujourd'hui probablement, mais d'ici deux ans, avec l'évolution des téléphones mobiles et des taux de transmissions, les performances seront sans conteste au rendez-vous. Le Wap représente donc une véritable révolution du monde des télécommunications, rapprochant l'immensité du Web mondial et la mobilité du téléphone portable. Les téléphones-Wap pourraient d'ici quelques mois connaitre l'incroyable succès que vie actuellement le téléphone portable traditionnel.
 
 

P.S : En ce qui concerne le test du Nokia Communicator 9110, la performance industrielle reste à saluer. Nokia a tout de même réussi à intégrer, dans les 220 grammes du Communicator, un agenda, un répertoire, un fax, un téléphone et un navigateur Internet.

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Ce dossier a été réalisé par Nicolas PIQUOT et Virginie GALLAUD.

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